People

Après l’apôtre Judas dans «Marie Madeleine» (2018), le tueur Charles Sobhraj dans la série «Le serpent» (2021) ou encore le révolutionnaire Paul Barras dans «Napoléon» (2023), Tahar Rahim a prêté ses traits au chanteur Charles Aznavour pour «Monsieur Aznavour», de Grand Corps Malade et Mehdi Idir, en salles mercredi 23octobre. Retour sur le parcours de l’acteur aux mille visages, révélé par «Un prophète» (2009), de Jacques Audiard.
- Quelles études a fait Tahar Rahim?
- Comment Tahar Rahim a-t-il été repéré?
- Dans quels films Tahar Rahim a-t-il joué après «Un prophète»?
- Tahar Rahim a-t-il joué dans un film Marvel?
- Depuis quand Tahar Rahim et Leïla Bekhti sont-ils en couple?
- Où vit Tahar Rahim?
Un acteur for me, for me, for me, formidable. Depuis qu’il a été révélé par le film «Un prophète» (2009), de Jacques Audiard, Tahar Rahim enchaîne les projets audacieux et les transformations. Dernièrement, c’est dans la peau de Charles Aznavour qu’il s’est glissé, pour «Monsieur Aznavour», de Grand Corps Malade et Mehdi Idir, en salles mercredi 23octobre. Un défi qu’il a failli refuser. «Lorsque Grand Corps Malade m’a proposé le rôle, je ne pensais pas du tout que c’était pour moi. Vraiment pas», a confié Tahar Rahim à «Paris Match» en octobre2024. «Et Leïla m’a dit: “Non mais tu le fais!”»
Publicité
La suite après cette publicité
De Malik El Djebena dans «Un prophète» à Charles Aznavour, retour sur le parcours de l’acteur de Belfort devenu une star aux États-Unis.
La suite après cette publicité
Quelles études a fait Tahar Rahim?
La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Dernier d’une fratrie de dix enfants, Tahar Rahim, né en 1981, a grandi à Belfort, où son père, d’origine algérienne, a émigré dans les années 1960. À l’adolescence, il se passionne pour le cinéma, notamment grâce à son grand frère. «Mon grand frère, une merveille d’homme, avait l’habitude de s’occuper de nous, les plus jeunes, tous les mercredis. Il nous emmenait au marché acheter des friandises, puis voir un film», a raconté Tahar Rahim dans une interview accordée à «Paris Match» en 2021.
«J’ai commencé à vraiment “manger” du ciné vers l’âge de quatorze ans pour tromper l’ennui. J’adorais l’ambiance de la salle, mais je n’avais pas les moyens d’y aller souvent.» Plutôt petit, il réussissait à resquiller en passant sous la caisse pour se faufiler dans le cinéma, avant d’être repéré par le directeur de l’établissement. «Heureusement, un pote du douzième étage possédait un double magnétoscope et copiait tout ce qu’il louait, jusqu’à s’être créé une vidéothèque personnelle de cinq cents films.»
Malgré sa passion pour le cinéma, Tahar Rahim n’en a pas tout de suite fait sa vocation. Après le lycée, il a passé un an en fac de sport à Strasbourg, puis une année à étudier l’informatique à Marseille. Il a renoué avec ses premières amours en s’inscrivant à l’université Paul-Valéry, à Montpellier, pour une licence de cinéma. Et, cette fois-ci, il est allé au bout de son cursus. C’est pendant sa licence qu’il a fait ses premiers pas devant une caméra, dans le docufiction «Tahar l’étudiant» (2005), de Cyril Mannegun.

Comment Tahar Rahim a-t-il été repéré?
Une fois sa licence de cinéma obtenue, Tahar Rahim a quitté Montpellier pour Paris, où il s’est inscrit au Laboratoire de l’acteur – des cours de théâtre qu’il payait en étant barman. Et, tout s’est très vite enchaîné pour le jeune acteur. Repéré par un agent, il a décroché un petit rôle dans le film «À l’intérieur» (2007), puis il a fait une apparition dans la série «La commune» (2007). Lors de la projection presse de la série diffusée sur Canal+, Jacques Audiard est venu féliciter Tahar Rahim, qui, quelques mois plus tard, a reçu un appel du directeur de casting du réalisateur.
Jacques Audiard cherchait l’acteur principal de son prochain film, «Un prophète» (2009). Pendant plusieurs semaines, Tahar Rahim a enchaîné les essais: «On faisait des scènes d’improvisation pour travailler la matière. Ce furent les trois mois les plus longs de ma vie car je n’étais pas sûr d’être choisi», a-t-il confié au «JDD» en 2009. Il a fini par décrocher le rôle de Malik El Djebena. Rôle qui a changé sa vie. Présenté à Cannes, «Un prophète» a fait sensation sur la Croisette, remportant le Prix du Jury. «C’était mon premier film, ma première fois à Cannes. Ces projections ont été extraordinaires», s’est souvenu Tahar Rahim auprès de «Paris Match» en 2022.

«Ces applaudissements à la fin… En fait, je me souviens avoir dit à mes amis en rentrant: “On m’a donné beaucoup trop d’amour. Prenez-en.” Le vase débordait.» Mais la vague d’amour et de reconnaissance ne s’est pas arrêtée là: Tahar Rahim a obtenu le César du meilleur espoir masculin, ainsi que le César du meilleur acteur. Un doublé qui a poussé l’Académie des César à modifier le règlement, interdisant le cumul des nominations pour un même rôle dans plusieurs catégories.

Dans quels films Tahar Rahim a-t-il joué après «Un prophète»?
Fort du succès du film «Un prophète», Tahar Rahim a commencé à enchaîner les tournages, en France et à l’étranger. Il a donné la réplique à Channing Tatum dans le péplum «L’aigle et la neuvième légion» (2011), il a tourné pour Jean-Jacques Annaud dans «Or noir» (2011), il a été choisi par Asghar Farhadi pour tenir le premier rôle dans son film «Le passé» (2013), puis par Éric Toledano et Olivier Nakache pour jouer avec Omar Sy dans «Samba» (2014).
On peut également citer son apparition dans la série franco-britannique «Panthers» (2015), la série américaine «The Looming Twoer» (2018), le film indépendant «The Kindness of strangers» (2019) ou encore la série de Damien Chazelle «The Eddy» (2020) - dans laquelle il donne la réplique à Leïla Bekhti. Puis il y a eu la série «Le serpent» (2021), diffusé sur Netflix, dans laquelle il interprète le tueur en série Charles Sobhraj, qui a fait prendre à sa carrière un nouveau tournant, le propulsant au statut de star internationale. «Ç’a été un très gros changement», a-t-il confié à «Paris Match» en 2022.
Tahar Rahim a-t-il joué dans un film Marvel?
Tahar Rahim rêvait de travailler aux États-Unis. Alors, pendant plusieurs années, il a enchaîné les allers-retours à Los Angeles, multiplié les rencontres et les castings, attendu les bonnes propositions. «C’est vrai qu’au départ on m’a proposé essentiellement de jouer des terroristes. Déjà que même un acteur qui n’est pas arabe mais qui est vaguement italien se voit offrir ce genre de rôle… Alors imaginez, moi!», a-t-il confié à «Paris Match» en 2022. C’est finalement le carton de la série «Le serpent» qui a fini par lui ouvrir les portes entrebâillées de Hollywood.
«À l’étranger, j’ai senti qu’on m’identifiait beaucoup plus», a-t-il glissé. «Et sur le plan professionnel, les propositions que je reçois aux États-Unis sont plus variées qu’avant. C’est quand il finit de regarder “Le serpent” que Ridley Scott a l’idée de me donner le rôle de Paul Barras dans son “Napoléon” (2023).» Autre preuve qu’il est devenu bankable aux États-Unis: il a rejoint l’écurie Marvel. Tahar Rahim a en effet été choisi pour jouer dans «Madame Web» (2024), avec Dakota Johnson. Mais le film n’a pas vraiment rencontré le succès…
«Ça a même été carrément une douche froide», a reconnu Tahar Rahim dans une interview accordée à «Paris Match» en octobre2024. «Je m’étais préparé, mais je ne le regretterai jamais parce que j’ai réalisé un rêve d’enfant. Un Marvel, c’est une manière assez dingue d’entrer chez les gens. Le problème pour moi, c’est que ce que j’ai lu n’est pas du tout ce que j’ai vu à l’écran. Le film est beaucoup moins bien que la promesse initiale. Mais c’est la vie, parfois les choses ne prennent pas.»

Depuis quand Tahar Rahim et Leïla Bekhti sont-ils en couple?
Tahar Rahim n’a pas que rencontré le succès grâce au film «Un prophète» (2009), il a aussi trouvé l’amour: Leïla Bekhti. «La première fois que j’ai vu Leïla, j’ai su à la seconde qu’elle serait ma femme et la mère de mes enfants. Notre rencontre n’a pas été un coup de foudre, elle était écrite. C’était notre destin», a-t-il confié à «Paris Match» en 2021. Mariés depuis 2010, ils ont eu quatre enfants ensemble, un garçon prénommé Souleïman en 2017, une fille née en 2020, puis deux autres enfants nés en2021 et2024. Enfants qu’ils élèvent loin du star-system.

«Je ne veux pas que mes enfants pensent qu’ils ont un privilège de par le métier de leurs parents. Jamais de la vie», a confié Tahar Rahim dans l’émission «Sept à huit», en 2024. Et d’ajouter: «Je pense que protéger mes enfants, c’est aussi ça. C’est de ne pas leur faire subir une forme de notoriété ou quelque chose qui n’est pas naturel comme lorsque quelqu’un vient prendre une photo avec nous et nous dit des gentillesses.» Pas toujours facile quand on s’appelle Tahar Rahim et Leïla Bekhti, quand on est au sommet du cinéma français.
Alors, ils trouvent des astuces. «Un jour, mon fils marchait dans la rue, et je faisais la couverture d’un magazine», a raconté Leïla Bekhti dans l’émission «Beau geste» en 2023. «Et mon fils évidemment n’a pas du tout compris pourquoi sa maman était là.» Tahar Rahim a alors répondu: «Oui, elle savait qu’on passait par là donc elle a mis une photo d’elle.» «C’est pour ça qu’il faut vraiment se mettre avec des gens intelligents dans la vie», a commenté Leïla Bekhti. L’autre contrainte de leur métier, c’est l’éloignement.
«Quand ta femme fait le même métier, l’avantage, c’est qu’elle sait ce que ça implique. Je suis parti huit mois pour “Le serpent”, puis pour “Désigné coupable”… C’est dur pour moi, dur pour ma famille, et là, heureusement qu’elle sait», a glissé Tahar Rahim à «Paris Match» en 2022. Quand il est en tournage, il appelle sa femme et ses enfants régulièrement. «Autant de moments qui sont des pansements de vie», a-t-il poétisé auprès de «Paris Match» en 2021. Et il peut compter sur le soutien de Leïla Bekhti: «Elle est la personne en qui j’ai le plus confiance, le spectateur le plus exigeant avec moi. Grâce à elle, je sais toujours où j’en suis vraiment. On s’aime d’un amour fou.»
Où vit Tahar Rahim?
Avec l’explosion de sa carrière, Tahar Rahim aurait pu partir vivre aux États-Unis. «J’y avais songé il y a quelques années», a-t-il avoué au «JDD» en 2021. «Comme aujourd’hui je reçois davantage de propositions directes et que je passe moins d’essais, je peux sauter dans un avion le soir à paris et être là-bas le lendemain matin. D’autant que L.A. ne me fait pas rêver.» Il a donc préféré rester à Paris, et peu importent les occasions manquées: «J’ai certainement dû rater les occasions qui se présentent au détour d’une soirée, mais ce n’est pas grave: je préfère vivre dans le pays où je suis né et où je me sens bien.»
À lire aussi Tahar Rahim en haut de l’affiche: «Monsieur Aznavour, le meilleur tournage de ma vie»